Le Mystère 20 est un biréacteur pour dix passagers pouvant voler à Mach 0,8 en croisière. Il effectue son premier vol le 4 mai 1963, piloté par René Bigand.
En 1954, Dassault entreprend l’étude d’un avion de liaison qui rompt radicalement avec la lignée des bimoteurs précédents. Le Méditerranée est un biréacteur à voilure en flèche bénéficiant de l’expérience acquise sur les chasseurs Ouragan et Mystère. Il reste à l’état de projet.
En 1959, une étude concernant un appareil appelé Mystère 100 marque le passage des moteurs de la position en nacelle sous voilure à celle en nacelles accolées à l’arrière du fuselage. Deux ans plus tard, un avion similaire est étudié sous le nom de Mystère 20.
En 1961, sous l’impulsion de Marcel Dassault, l’équipe Dassault de Bordeaux-Mérignac, composée notamment de Paul Déplante, directeur technique, Paul Chassagne et René Lemaire, tenant compte de l’apparition de nouveaux réacteurs tel que le Pratt & Whitney JT 12, reprend les études du Méditerranée. Elle adopte le montage des moteurs en nacelles latérales arrière comme sur la Caravelle. Le Mystère 20 est un biréacteur pour dix passagers pouvant voler à Mach 0,8 en croisière. Le nouvel avion est initialement prévu pour des missions de liaison à l’échelle européenne avec 1 000 à 1 500 km de distance franchissable. Le marché américain offrant également un intérêt important, la distance franchissable est portée à plus de 2 000 km en agrandissant la voilure.
Dassault applique à cet avion des solutions techniques éprouvées dans le domaine militaire. Il s’agit, en particulier, des servocommandes sur les trois axes, d’une aérodynamique optimisée avec les moyens les plus modernes de l’époque et des » cambrures de voilure coniques « , semblables à celles des Mirage et de Concorde, étudiées par l’ONERA.
Les procédés de fabrication – usinage des panneaux dans la masse, montage de la voilure par » pianos » – héritent directement des avions d’armes Mystère IV A, Super-Mystère B2 et Etendard. L’appareil est développé sur les fonds propres de Dassault et produit en coopération avec Sud-Aviation.
Le prototype du Mystère 20, piloté par René Bigand, effectue son premier vol le 4 mai 1963. C’est Serge Dassault, en personne, qui conduit, à la NBAA de Pittsburg en 1962, la première prospection commerciale pour les avions d’affaires de la Société qui conclut à l’intérêt du marché américain.
A cette époque, la Pan Am (Pan American World Airlines) songe à diversifier ses activités en créant un département de distribution d’avions d’affaires. Plusieurs membres de sa direction, le vice-président Frank Gledhill et le célèbre aviateur Charles Lindbergh visitent le prototype du Mystère 20-01.
Ils s’intéressent au nouvel appareil et engagent immédiatement avec Dassault des pourparlers qui aboutissent, le 2 août 1963, à une commande ferme de 40 avions équipés de réacteurs double flux General Electric CF 700 et à la prise de 120 options.
Le Fan Jet Falcon, ainsi qu’il est baptisé par la Pan Am, commence à être livré durant l’été 1965. L’avion acquiert rapidement une solide réputation de confort et de sécurité sous le nom de Falcon 20, sa cadence de production atteint, un moment, sept avions par mois.
Des versions extrapolées du Falcon 20 sont étudiées, notamment les Falcon 30 et Falcon 40 prévus respectivement pour 30 et 40 passagers, afin de desservir des lignes commerciales secondaires. Une version de surveillance maritime à moyenne distance, issue du Falcon 20 G et baptisé HU-25 A Guardian, équipe les garde-côtes américains.
Deux Guardian ont été utilisés avec succès lors de la guerre du Golfe en 1991 à partir de Barhein, notamment pour suivre l’évolution des nappes de pétrole le long des côtes du Koweït et de l’Arabie Saoudite.
Leur taux de disponibilité a été le plus élevé de l’ensemble des appareils alliés engagés dans le conflit.
Les HU-25 B et C des Coast Guard, équipés d’instruments spéciaux (radar multimode de l’avion de combat F-16 et tourelle FLIR), servent activement à la lutte anti-drogue le long des côtes américaines. En 1977, la Marine française passe commande de cinq appelés Gardian.
477 Falcon 20 et 38 Falcon 200 ont été construits dont 512 ont été vendus à l’exportation.
Gérer mes cookies