Les équipes de production définissent, organisent et réalisent les opérations de fabrication des avions. Cela concerne les outillages, les pièces primaires, les sous-ensembles et leur assemblage ainsi que les aménagements.
En raison de la complexité des produits, il existe une activité spécifique en amont de la fabrication : l’industrialisation, qui définit le « quoi fabriquer » à partir des travaux des bureaux d’études qui, eux, conçoivent le « quoi vole ».
Avec l’arrivée en 2003 du concept PLM (Product Lifecycle Management), qui s’appuie sur l’utilisation des progiciels CATIA (conception et fabrication assistées par ordinateur) et ENOVIA-VPM (gestion des données techniques), la chaîne qui va de la conception jusqu’à la réalisation est désormais complètement intégrée.
Ainsi, avant même que soit construit l’avion, les ingénieurs ou techniciens peuvent travailler sur une maquette virtuelle du projet. Grâce à ce nouveau support numérique, les spécialistes des différents métiers (conception, fabrication, maintenance…) travaillent ensemble et valident leur choix par des simulations qui vont permettre par la suite de « faire bien du premier coup ».
La production va en outre pouvoir travailler en avance de phase sur des postes de travail virtuels qui deviendront bien réels dans les ateliers par la suite.
Découvrez le témoignage de Guillaume, chaudronnier Découvrez le témoignage de Cyril, ajusteur monteur cellule Découvrez le témoignage d’Othman, agent de maîtrise contrôle Découvrez le témoignage de Christelle, ingénieur de fabrication Découvrez le témoignage de David, fraiseur Découvrez le témoignage d’Étienne, technicien de maintenance Découvrez le témoignage de Nicolas, préparateur Découvrez le témoignage de Manuel, ajusteur – rectifieur Découvrez le témoignage d’Alain, monteur équipement
En attendant Abu-Dhabi
Depuis deux ans, Jérôme est agent technique à Argonay. Passent entre ses mains des équipements de commandes de vol, des servo-commandes, mécaniques ou électriques, qui font bouger les gouvernes de l’avion. Ils équipent les Falcon et les Mirage 2000.
« Quand les équipements reviennent à la suite d’une panne ou parce qu’ils atteignent la limite horaire prévue pour une révision, explique-t-il, mon rôle est alors de les mettre sur le banc d’essai pour tester leurs performances. » Largement automatisés, les bancs affichent tout de suite les valeurs à correspondantes. Il ne reste plus qu’à vérifier si elles sont comprises dans la marge de tolérance. Si ce n’est pas le cas, l’équipement devra être démonté, des pièces changées ou parfois usinées dans un atelier voisin.
« Dans cette fonction, il faut de la logique, pour comprendre le pourquoi de telle valeur ou de telle réaction, observe-t-il. On doit aussi être méthodique, bien faire les tests l’un après l’autre. » Il estime enfin qu’il faut « se montrer un peu débrouillard », même si la part d’intuition est à priori limitée. « Ce sont de belles mécaniques de précision… », conclut-il, admiratif.
Après son DUT Mécanique et Productique obtenu à Montluçon, Jérôme, 25 ans, n’avait fait que de l’intérim avant d’entrer chez Dassault Aviation. Auvergnat, il s’est donc installé là, près d’Annecy, et juge « le coin agréable ». Il se réjouit cependant de le quitter l’an prochain pour trois mois puisqu’il doit être envoyé en mission à Abu-Dhabi, pour former des techniciens locaux sur Mirage 2000. C’est la première fois qu’une telle formation est dispensée sur place, mais le site d’Argonay, qui occupe 520 personnes, accueille régulièrement des stagiaires envoyés par les clients étrangers. L’avenir? « J’espère progresser, monter en grade, répond Jérôme, pas forcément en restant dans la même activité. Pourquoi pas dans la mise au point de nouveaux équipements, dans un bureau d’études?… »
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