Venez découvrir l’exposition photo « The Perfect Line » proposée par l’artiste Axel Ruhomaully, du 18 au 29 octobre 2022, à la Galerie – 15 rue de Seine – 75006 Paris.
À la recherche de la ligne parfaite Alors qu’il déambule dans les bâtiments de Dassault Aviation à la découverte du bureau d’études, Axel Ruhomaully observe les innombrables maquettes qui trônent sur chaque recoin de table et les posters d’avions qui habillent les murs de ce lieu. Tout cela lui évoque une chambre d’enfant, comme celle qui fut la sienne, où s’affichait fièrement sur les murs sa passion dévorante pour l’aviation. « Continuer à rêver avec la curiosité d’un enfant qui réinvente le monde en permanence », se met à penser cet ancien personnel navigant commercial devenu artiste photographe. Car c’est bien là l’incroyable travail de ces concepteurs inspirés que sont les ingénieurs aéronautiques. Fidèles à la célèbre phrase de Marcel Dassault, « Un bel avion est un avion qui vole bien », ils inventent, ils rêvent et ils testent les avions de demain grâce notamment à des maquettes techniques et de soufflerie.
Les œuvres photographiques de l’artiste soulignent la beauté des lignes de ces maquettes d’avions légendaires, tandis que sa narration créative s’inscrit dans une démarche de célébration du savoir-faire de ces femmes et de ces hommes de talent. Avec sa technique de « pochoirs de lumière » (éclairage en clair-obscur) devenue sa signature, l’artiste sculpte ces modèles réduits de métal et de bois en travaillant la lumière comme un metteur en scène. Il dévoile les secrets d’une genèse, celle de l’incroyable saga des avions et des prototypes Dassault. Plongez dans cet univers fascinant et laissez-vous embarquer par cette envolée poétique à la découverte de Compass, Acute, Midpoint ou Quadrant, comme les a rebaptisés l’artiste.
Pourquoi ces maquettes ? Les maquettes de soufflerie ne sont pas seulement des œuvres artistiques mais surtout un outil de travail afin de fournir des bases de données aérodynamiques qui permettent d’évaluer les performances, les qualités de vol, le fonctionnement du moteur et le dimensionnement d’un aéronef. Les dimensions et les matériaux utilisés pour fabriquer ces beaux objets sont liés à la taille des installations d’essais aérodynamiques, ou souffleries, qui sont principalement caractérisées par un domaine de vitesse ou nombre de Mach.
On distingue deux grandes familles de souffleries : • Les souffleries « basse vitesse » pour évaluer le comportement de l’aéronef lors des phases d’approche, de décollage ou d’atterrissage, avec les dispositifs hypersustentateurs (becs, volets, élevons) ; • Les souffleries « grande vitesse » (domaine trans-supersonique) pour optimiser, entre autres, la traînée en croisière d’un avion d’affaires (qui impacte directement sa consommation de carburant et sa distance franchissable) ou étudier la manœuvrabilité d’un avion militaire dans tout le domaine de vol.
Les essais en soufflerie nécessitent des règles d’ingénieur et des critères de similitude précis afin de reproduire au mieux les conditions du vol réel, notamment la prise en compte de l’effet d’échelle. Les maquettes doivent respecter de grandes précisions d’usinage et des états de surface parfaits. Elles comportent de nombreuses parties démontables afin de pouvoir faire varier le braquage des différentes gouvernes (becs de bord d’attaque, élevons, volets, drapeaux, ailerons, aérofreins) qui permettent de modifier l’attitude et de contrôler la stabilité de l’aéronef.
Une maquette type contient généralement une balance qui permet de mesurer les efforts aérodynamiques. Et elle est souvent « instrumentée » avec de nombreux capteurs (de pression, d’accélération, etc.). Les maquettes « basse vitesse » anciennes (avant l’avènement de la commande numérique à la fin des années 1980) étaient fabriquées en bois par des modeleurs de la société Dassault, car la tenue structurale le permettait. Les maquettes « grande vitesse », de plus petite dimension, sont métalliques afin de supporter les importantes contraintes d’effort.
Les maquettes électromagnétiques, quant à elles, permettent de tester les phénomènes d’interaction des ondes radio et des ondes radar avec l’avion. Leurs domaines d’emploi sont multiples : intégration radioélectrique des antennes, signature radar, vulnérabilité électromagnétique des systèmes embarqués (foudre, champs forts, etc.). Elles sont soit à échelle réduite (souvent 1/4), soit à échelle 1 quand la taille de l’avion est compatible avec les dimensions des moyens d’essais. Les matériaux utilisés pour ces maquettes sont représentatifs de ceux de l’avion réel. Les parties métalliques sont généralement à base de cuivre, permettant ainsi d’assurer une référence électrique de qualité et, accessoirement, de produire un beau rendu visuel.
Les mesures réalisées sur ces maquettes permettaient de préparer les futurs essais en vol. Depuis quelques années, avec le progrès des modèles électromagnétiques numériques, elles sont moins utilisées mais peuvent servir occasionnellement à valider de nouvelles approches numériques.
Gérer mes cookies