Daniel Rastel

Du SPAD VII au Mirage III, Daniel Rastel a exercé durant 36 années le métier de pilote et a effectué plus de 5838 heures de vol.

Né en 1907, Daniel Rastel s’engage dans l’aviation à l’âge de 18 ans. Le 13 août 1926, il est ainsi breveté pilote militaire sur SPAD VII. Il est alors affecté à Lyon au 2eme Groupe de Chasse de la 35eme Escadre sur Nieuport 29.

En 1930, grâce à ses qualités de pilote, le sergent Rastel entre au GAN, Groupe des Avions Nouveaux (CEAM de l’époque) à Villacoublay. Deux ans plus tard, il entre au CEMA, Centre d’Essais du Matériel Aérien (qui deviendra le CEV), où il apprit son métier de pilote d’essai. Il vole sur tous les types d’avions mais sa préférence va aux avions de chasse sur lesquels il démontre son habileté dans la voltige aérienne.

En 1935, alors sergent-chef, il démissionne de l’Armée de l’Air. Il compte alors plus de 1600 heures de vol sur plus de 60 types d’avions différents. Il passe, cette même année, son Brevet de Transport Public et entre aux Avions Marcel Bloch. Il assure la réception en vol des avions de série construits aux usines de Bordeaux.


Alors que la Maison Bloch devient la SNCASO, il entre dans l’équipe prototype et fait voler, en 1939, son premier proto : le Bloch 175.

En 1940, il effectue 15 missions au titre de la Défense Aérienne du Territoire comme sous-lieutenant de réserve dans une escadrille de défense à Mérignac. En 1941, certaines de ses activités secrètes l’obligent à passer en zone libre et il rejoint un petit noyau de la SNCASO reformé à Cannes. A l’usine de la Bocca, on construit le SO 80, petit bimoteur postal ; il effectue les essais de cet avion ainsi que du SOP I, premier planeur métallique de Lucien Servanty. Il continue également les essais du MB puis SO 161 (devenu Languedoc 161).

En 1942, alors que la zone libre devient également dangereuse pour lui, il tente sans succès de rejoindre l’Afrique du Nord avec le 161. Il part ensuite pour l’Espagne ou il est arrêté et interné au Camp de Miranda puis à Jaraba d’où il s’évade en même temps qu’Henri Deplante. Il arrive à Gibraltar puis en Angleterre en mai 1943.

Il est ensuite affecté au Groupe de Chasse Alsace des Forces Aériennes Françaises Libres, mais en 1944, il est rappelé à Paris, à la demande de Lucien Servanty, pour prendre les fonctions de chef pilote de la SNCASO. Durant l’année 1945, Daniel Rastel fait décoller pour leur premier vol le SO 30N et le SO 30R. Il effectue également des vols d’essais sur Languedoc SO 161, MB 174, SO 3050, SO 90.


En 1946, il vole sur Me 262 afin de préparer les essais du premier avion à réaction français, le SO 6000 Triton, qui vole pour la première fois le 11 novembre 1946 à Orléans-Bricy.

Après avoir obtenu son Brevet de Pilote d’Essais, il démissionne de la SNCASO.

En 1952, il entre comme pilote d’essai aux Avions Marcel Dassault. Il est affecté à Bordeaux-Mérignac et se consacre aux vols de mise au point et de réception des MD 312/311 Flamant et des MD 450 Ouragan, puis des Mystère II, Mystère IV, SM B-2, Etendard IVM.

Il devient chef pilote à Mérignac au départ de Georges Brian, le 1er janvier 1959. Il vole deux fois sur le Mirage III A 01 et atteint Mach 2.

Daniel Rastel devient plus tard directeur des Relations avec la presse des AMD et occupe ce poste pendant 4 ans.

Du SPAD VII au Mirage III, il a exercé durant 36 années le métier de pilote et a effectué plus de 5838 heures de vol. Daniel Rastel est décédé le 30 mars 1969.