En 1950, Marcel Dassault réalise le premier transsonique français, le MD 452, basé sur le fuselage du MD 450 Ouragan et équipé d'une voilure à profil mince.
Tirant les leçons de l’expérience des premiers vols de l’Ouragan, Marcel Dassault obtient d’utiliser un exemplaire de présérie pour en améliorer l’aérodynamique. Le 11 février 1950, il signe un marché pour l’étude et la réalisation d’une voilure à profil mince, adaptable au fuselage d’un avion MD 450 Ouragan qui devient MD 452, baptisé Mystère.
Le fuselage est celui de l’Ouragan modifié dans sa partie centrale de manière à permettre le montage d’une voilure différente. Cette dernière a une flèche nettement accentuée (30° au lieu de 14°) et une épaisseur relative diminuée de façon à repousser à une vitesse plus élevée l’apparition de des phénomènes transsoniques. Les empennages à l’implantation inchangée au-dessus du fuselage arrière sont modifiés de façon homogène. Le Mystère II est équipé des premières servocommandes construites en série en France (conçues et construites spécifiquement à Saint-Cloud par Dassault.)
Le premier vol du prototype Mystère II 01 (réacteur Rolls Royce Nene) a lieu le 23 février 1951 à Istres avec Kostia Rozanoff aux commandes.
Le nouvel appareil montre des gains importants de vitesse ascensionnelle et de vitesse maximale par rapport à l’Ouragan. Voler en transsonique est, au début des années 50, déjà une performance, mais aucun appareil français n’a encore franchi le mur du son. Kostia Rozanoff s’y emploie, mais n’arrive pas à faire entendre le célèbre » bang « , bien qu’il ait l’impression que son appareil passe le mur. En octobre 1952, trois pilotes américains volent sur le Mystère II.
Les second et troisième prototypes à réacteur Tay, baptisés Mystère II A volent respectivement les 5 avril et 2 juillet 1952. Le Mystère II n°4 sert de banc d’essai volant pour les réacteurs Snecma Atar 101 C et 101 D. Il effectue son premier vol le 28 décembre 1952, piloté par Charles Monier.
Le 28 octobre 1952, le major Marion Davis, qui pilote le Mystère II 03 et qui, contrairement aux pilotes français, connaît la recette pour « diriger » le bruit audible vers le public, passe le mur du son et fait entendre le fameux « bang ». Le commandant Roger Carpentier, du Centre d’essais en vol, est le premier Français à passer officiellement le mur du son, le 12 décembre 1952, à Brétigny (Essonne – France). Le 15 août 1953, Jacqueline Auriol est la première femme à passer le mur du son sur Mystère II.
Le 15 janvier 1953, 150 exemplaires de Mystère II C (réacteur Atar, voilure symétrique et deux canons de 30 mm) sont commandés par l’armée de l’Air française. Le premier exemplaire de série vole le 1er octobre 1954, piloté par Georges Brian. Le 150ème est livré en janvier 1957. En juillet, le Mystère II C entre en service opérationnel dans l’armée de l’air à la 10ème escadre de Creil, en même temps que le Mystère IV. Il est retiré la même année, remplacé par ce dernier.
L’armée de l’air souhaite un avion de chasse de nuit, dérivé de l’Ouragan. Le 18 février 1950, Marcel Dassault signe un marché pour la fourniture d’un avion de chasse de nuit MB 451. Il s’agit d’un appareil biplace, qui doit être équipé d’un radar de nez, ce qui exige des entrées d’air latérales. Pour tester les nouvelles entrées d’air, l’avant de l’Ouragan n° 11 est modifié. L’avion prend alors la désignation MD 450-30 L et vole, pour la première fois, le 24 janvier 1952, à Melun-Villaroche, aux mains de Charles Monier. L’augmentation de poids de l’appareil et l’absence de radar incite la Société à concentrer ses efforts sur un autre modèle plus avancé de la même famille, le MD 453 Mystère III ou Mystère de Nuit.
Un avenant, en date du 18 juillet 1951, annule le MD 451 à aile droite et le remplace par un MD 453 à aile en flèche.
Le MD 453 est un dérivé du MD 452 Mystère II. Il diffère de ce dernier par une flèche plus accentuée (32° contre 30°), une aile plus mince (8 % au lieu de 9 %), une entrée d’air à ouïes latérales nécessitée par la position de l’antenne du radar. C’est un biplace en tandem, monoréacteur Rolls Royce Tay, équipé de canons de 30 mm. L’appareil vole le 18 juillet 1952, à Melun-Villaroche, piloté par Kostia Rozanoff.
La série envisagée reste à l’état de projet, en particulier à cause du manque de radar et de l’intérêt porté à des modèles plus évolués, le Mystère IV N et le Vautour N. L’appareil termine sa carrière comme banc d’essais volant des sièges éjectables fabriqués par la SNCASO.
Gérer mes cookies